The Euro-Mediterranean Institute for Inter-Civilization Dialog (EMID) proposes to promote cultural and religious dialogue between Mediterranean civilisations ; to establish a network of specialists in inter-Mediterranean dialogue ; to encourage Euro-Mediterranean creativity ; to encourage exchange between Mediterranean societies ; to work to achieve Mediterranean conviviality ; to advise charitable organisations working around the Mediterranean and provide the support necessary to achieve their original projects.
NOTE DE LECTURE : FRANZ HESSEL, FLANERIES PARISIENNES (1927)


Franz Hessel se niche quelque part dans les coulisses allemandes de l’entre-deux guerres. De ses lettres. De sa raideur. La légèreté d'un passager ; la sérénité d'un dilettante. Il n'était pas plus du manège littéraire de l’Allemagne que de son manège romantique ou politique. Il était sur la touche, il est resté sur la touche. Du côté de Walter Benjamin. Il ne se risquait qu'à des traductions et à des ébauches. Un petit prosateur posant des regards d'enfant sur les choses pour préserver sa puérilité d'être heureux. Hessel était de ces freluquets qu'on trouve en grand nombre dans les milieux littéraires. Il se dérobe à toute considération philosophique au point de tomber dans un puérilisme ne présentant pas grand intérêt. Dénué de talent pour nous tenir des histoires de bergers, il décrivait un milieu bohémien dont il n'était pas vraiment. Il en tire ses personnages sans les charger de lourdes vertus, de troubles vices ou de sourds dons. Sa narration, toute de discrétion et de probité, décèle comme un devoir que les Berlinois se seraient donné en exil : se montrer délicats avec la vie. Il est tellement mesuré dans sa démesure qu'on le croquerait pour sa frivolité et s'en accommoderait comme amant de… secours.
Hessel entame sa carrière mondaine et littéraire comme amateur, il la terminera comme tel. On le lit par indulgence, on s'attache à lui par charité. Il n'inspire pas la passion, mais cette tendresse où entrent autant de pitié que de confiance. Son œuvre est à l'image de son « Bazar du Bonheur ». Elle traîne, elle ne débouche pas. En fait, ce n'est pas tant un bazar qu'un vestibule et il ne mène nulle part. Ses mille et une nuits allemandes, « Des amants et de leurs erreurs », dissuadent toute tentative de pasticher les « Mille et Une Nuits ». Ca manque de sensualité, ça ne bascule pas même dans le lucre. On n'écrit pas un livre avec des récits cornés. L'amour allemand de l'entre-deux guerres était si entravé qu’il aurait contribué à précipiter ces coucheurs forcés dans la plus sauvage des guerres. Un soupirant de Marlène Dietrich. Son sectateur. Sans plus.