The Euro-Mediterranean Institute for Inter-Civilization Dialog (EMID) proposes to promote cultural and religious dialogue between Mediterranean civilisations ; to establish a network of specialists in inter-Mediterranean dialogue ; to encourage Euro-Mediterranean creativity ; to encourage exchange between Mediterranean societies ; to work to achieve Mediterranean conviviality ; to advise charitable organisations working around the Mediterranean and provide the support necessary to achieve their original projects.
COUSU DANS SA PEAU

About the Book
C’est le récit d’un universitaire, spécialiste de Kafka, qui mène une vie incolore, partageant son temps entre des recherches stériles et un enseignement encore plus ingrat. A l’ouverture du testament de son père, il découvre que celui-ci lui lègue une somme colossale qui lui permettrait de s’arracher à l’univers carcéral de l’Université et de réaliser ses rêves d’évasion. Une clause dans le testament réclame de lui de mettre au monde un descendant qui perpétuerait la lignée familiale. Il se lance à la recherche d’une mère porteuse qui lui permettrait d’honorer la clause et de récupérer l’héritage. C’est le récit du terrible encroûtement qui guette désormais les chercheurs en sciences humaines et sociales, représentés par un personnage décadent pris dans le tournis d'un manège sentimental levantin qui le débusque de sa contenance germanique.
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On l'a enterré près de ma mère dans le carré qu'il avait acheté pour reposer le jour venu à ses côtés. Je ne sais s'il l'aimait ou non ; si elle l'aimait ou non. Ils ne se parlaient presque pas ; ils s'entendaient très bien. Ils partageaient le même lit. Dans ce genre de maison, à l'époque, on ne posait pas de questions. Pour ne pas réveiller des démons et provoquer des cauchemars. Je savais qu'elle tenait un journal ; je me disais qu'un jour ou l'autre je finirai par le lire. Je m'imaginais qu'elle relatait son histoire pendant la Shoa. Après sa mort, je l'ai demandé à mon père. Il s'est longuement dérobé. Puis, il m'a dit qu'il l'avait confié à Yad VaShem. J'ai appelé le service des manuscrits. On n'avait pas entendu parler d'un journal au nom de mère. J'en ai reparlé à mon père. Il m'a demandé de lui laisser le temps de le chercher. En général, il savait où se trouvait toute chose. C'était la première fois qu'il me mentait, peut-être la seule. Quand nous nous sommes revus, il m'a remis le maroquin vert orange. Sans rien l'intérieur. Il l'avait brûlé. Je n'ai pas compris, je me suis gardé d'insister. Je ne souhaitais pas l'accabler. Pourtant, il ne se serait jamais permis de brûler une seule page d'un manuscrit quelconque. Il avait le culte des livres et de leurs auteurs…