NOTES PHILOSOPHIQUES : LE NEANT QUANTIQUE

31 Oct 2022 NOTES PHILOSOPHIQUES : LE NEANT QUANTIQUE
Posted by Author Ami Bouganim

L’entêtement à interpréter les incidences- occurrences-manifestations sur le registre quantique en termes du registre macroscopique-newtonien ne contribue qu’à la prolifération des vulgarisateurs qui s’échinent à expliciter la structure du néant quantique à l’homme dont la compréhension se structure dans et pour l’être. En l’absence de principes herméneutiques commandant les transitions d’un registre à l’autre, ces tentatives restent aléatoires et somme toute pathétiques (il n’est que de penser à l’usage généralement fait du chat de Schrödinger, à la fois mort et vivant, pour illustrer la bipolarité quantique, probablement l’illustration la plus niaise dans le débat entre vulgarisateurs pour s’en convaincre). On doit s’accorder sur des postulats généraux du genre :

  1. Les mathématiques ne gainent les ondes corpusculaires quantiques qu’autant qu’ils les constituent-restituent par je ne sais quelle ingéniosité humaine. En dernière instance, elles s’attachent à l’espace et c’est ce qui les habilitent à servir-révéler-constituer les sciences de l’espace-temps. Cela dit, l’espace n’est pas tant infini qu’indéfini – n’est infini qu’autant qu’il est indéfini. Les probabilités quantiques sont en soi, leur détermination pour l’observateur.
  2. Le registre quantique se concrétise dans le registre physique nonobstant – ou non – des procédés et des prothèses technologiques.
  3. L’être est redevable du néant quantique et il n’est d’autre néant que quantique.
  4. L’astronomie reste pour l’heure en gestation dans l’esprit de grands enfants parmi les savants qui se livrent à leurs recherches comme les kabbalistes à leurs délires. Ni Big Bang ni Big Bounce mais Big Mysterium.

On n’arrête pas de gloser sur les transitions entre le registre mathématique, le registre quantique, le registre physique et le registre astronomique. Les mathématiques sont idéales, il est somme toute normal que la réalité qu’elles décrivent – constituent ? restituent ? – soit idéale. De là à privilégier l’idéalisme sur le réalisme serait reprendre une vieille querelle d’école et coller à l’incurable anthropocentrisme philosophique. Déclarer que les phénomènes n’existent que lorsque – parce que – nous les observons pour cerner le principe d’incertitude d’Eisenberg qui exclut que l’on puisse déterminer à la fois le lieu et la vitesse d’une particule-onde est au mieux une banalité, au pire une niaiserie. Depuis que les physiciens ont relayé les philosophes, la pensée se perd en vulgarisations. D’un côté, elle s’exténue avec les chercheurs quantiques ; de l’autre, elle délire avec les astronomes.

Pourquoi les ‘registres’ plutôt que les ‘jeux de langage’ ? – Parce que les jeux de langage présument de formes de vie et renvoient à elles et que celles-ci laissent la porte ouverte à l’anthropologie avec son cortège d’anthropomorphismes alors que le ‘registre’, ne prétendant à aucune générativité, reste cloisonné et protège contre les transitions indues entre registres.