The Euro-Mediterranean Institute for Inter-Civilization Dialog (EMID) proposes to promote cultural and religious dialogue between Mediterranean civilisations ; to establish a network of specialists in inter-Mediterranean dialogue ; to encourage Euro-Mediterranean creativity ; to encourage exchange between Mediterranean societies ; to work to achieve Mediterranean conviviality ; to advise charitable organisations working around the Mediterranean and provide the support necessary to achieve their original projects.
Un nouvel humanisme

On ne peut continuer de s’étendre en vain sur l’héritage de la Méditerranée, de multiplier les institutions, d’accroître les budgets et d’assister, penauds, à l’exacerbation des tensions. La question est de savoir si l’on peut promouvoir un nouvel humanisme et selon quelles lignes. On doit se risquer à en proposer, ne serait-ce que pour briser la langue de bois des permanents de la Méditerranée et acculer les sociétés civiles à une nouvelle convivialité. La Méditerranée réclame une nouvelle-ancienne philosophie qui ne s’embourberait pas un nouveau rabâchage scolastique et proposerait en filigrane un nouvel humanisme. Celui-ci réclamerait de se départir de toute pensée parcellaire, privilégiant la techno-science-bureaucratie, et d’éviter de régresser dans des pensées locales, privilégiant une religion, un nationalisme, une ethnie. La pensée parcellaire serait d’arraisonnement, réclamant de tout ranger sous le régime de la raison, réduisant l’homme à n’être qu’un instrument dans la domination planétaire sinon un réservoir de cellules ou d’organes ; la pensée locale d’irraisonnement théologique ou ethnologique autorisant tout ce qui ne tombe sous ses lignes de démarcation, des suicides terroristes aux meurtres des innocents. Les jeunes générations acquises à la mondialisation, à l’hospitalité et à la protection de l’environnement seraient porteuses de ce nouvel humanisme. On l’a vu avec Podemos en Espagne, on le verra avec d’autres indignés.
Les ateliers de réflexion et de création ne donnent pas grand-chose. Les débats et les recherches ne convergent pas et ne débouchent pas. Ni dans les laboratoires des sciences sociales ni dans les cénacles des sciences humaines. On aurait trop vite renoncé au généralisme de l’esprit sous la couverture du devoir de spécialisation que fait l’Université à ses chercheurs. En revanche, le chercheur méditerraniste est volontiers généraliste sinon pluridisciplinaire. Il est à la fois écrivain, historien, sociologue, anthropologue… poète. Il ne peut résister à la tentation de se disperser pour mieux se saisir et saisir l’étendue de la mer. Sa variété, ses richesses, ses disputes, ses tons, ses humeurs. Il n’est que de citer les noms des grands Méditerranéens français pour se convaincre que la pluridisciplinarité est un devoir de l’esprit et qu’elle est requise par tout nouvel humanisme : Camus, Memmi, Braudel, Morin. Les universitaires purs et durs écartent ces esprits qu’ils assimilent à des touche-à-tout. Mais ils seraient si engoncés dans leurs spécialisations respectives qu’ils ne diraient rien d’essentiel en insistant et rien d’intéressant en passant.