The Euro-Mediterranean Institute for Inter-Civilization Dialog (EMID) proposes to promote cultural and religious dialogue between Mediterranean civilisations ; to establish a network of specialists in inter-Mediterranean dialogue ; to encourage Euro-Mediterranean creativity ; to encourage exchange between Mediterranean societies ; to work to achieve Mediterranean conviviality ; to advise charitable organisations working around the Mediterranean and provide the support necessary to achieve their original projects.
SUR LES TRACES DE DIEU : UNE PREUVE POETIQUE

Descartes a introduit le doute universel dans la foi non moins que dans la connaissance. On se prend à soupçonner Dieu d’être plus malin qu'honnête, chez les autres sinon chez soi, plus trompeur qu'instructeur, plus mauvais que bon. Nul ne serait plus sûr de ne point être abusé par ses sens, ses passions, son intelligence ou ses instruments d’observation et de mesure, pour ne point parler de ses écritures et de leur interprétation. Rien ne dissipera plus le doute irréductible qui plane pour l'éternité sur l'univers. Depuis Descartes, un malin génie guetterait le monde contre lequel on ne s’est jamais assez gardé. Il agirait dans l’illumination, dans l’enthousiasme, dans la transe. Il troublerait les sensations, s’ingérerait dans les raisonnements, pervertirait les passions, religieuses autant que charnelles, il corromprait les sentiments, il se glisserait dans les jugements et les constructions. Aucun exorcisme ne le chasserait et l'on ne peut que s’en protéger en le poussant sans cesse dans nos retranchements critiques.
On se demande pourquoi l’idée de Dieu recouvre-t-elle l'existence et non une chimère ? L’existence est si dérisoire qu’on serait tent de la lui nier pour ne pas encourir le sacrilège de la lui attribuer même sur le mode de l’infini et de l’éternité. De toutes les preuves que Descartes donne de son existence, la plus séduisante et la plus sûre serait encore la preuve poétique, davantage que la preuve ontologique, par trop scolastique, ou la preuve temporelle, par trop archéologique ou eschatologique. Dans ses « Méditations métaphysiques » (3), il écrit : « Et de vrai, on ne doit pas trouver étrange que Dieu, en mécréant, ait mis en moi cette idée pour être comme la marque de l'ouvrier empreinte sur son ouvrage. »

