CHRONIQUE DE PHILISTIE : LE DOGE DE PHILISTIE

10 Jul 2025 CHRONIQUE DE PHILISTIE : LE DOGE DE PHILISTIE
Posted by Author Ami Bouganim

La Philistie ne cesse de se vanter de ses talents, de ses dons… de son génie. Ces dernières années, elle se vante d'avoir le meilleur Premier ministre au monde. Le plus beau, le plus brillant, le plus ingénieux, le plus éloquent. Il n'est pas un domaine où il n'excelle. L'histoire. L'économie. La sécurité… la politique. C'est un orateur émérite, le plus clinquant au monde. C'est un prophète, le plus prescient au monde. C'est un maître de l'humanité à laquelle il n'arrête pas de donner des leçons. Des leçons d'histoire aux Etats-Unis dénués de toute conscience historique. Des leçons de stratégie à l'Europe que sa politique coloniale dans le passé menace de conduire dans un proche avenir au seuil de l’abîme démographico-politique. Des leçons de morale au monde entier que la Philistie croit dans l’attente de sa Parole, de sa Vision et de sa Tech. Son pétulant Premier ministre n’est pas un disciple de Machiavel, c’est son maître et il ne se pose en rien moins qu’en tambour du choc des civilisations de Huntington. Il balance entre les écrans avec l'aisance d'un représentant de commerce. Tout lui sourit ; tout lui réussit. Il est arrivé à mettre dans sa poche jusqu’au bouillonnant, impétueux et imprévisible gros lard de l’Amérique. Depuis un quart de siècle, il semait partout sa bombe iranienne. Dans les esprits de ses pauvres Philistins. Sur les ondes. Dans les salles de rédaction. Dans les chancelleries. Sur la tribune de l'ONU. En définitive, il a convaincu la sotte Amérique que l’Iran avait sa bombe et qu’elle devait bombarder je ne sais quelles centrales nucléaires.

Le dernier tour de prestidigitation de notre Premier ministre – qui aurait des allures et des manies de mauvais doge vénitien – a consisté à nominer son parrain américain, sous les caméras du monde entier, pour le prix de Nobel de l’Esbrouffe. Sans craindre le ridicule, sans un tremblement dans sa voix de lécheur invétéré d’hémorroïdes. Alors que toute la Philistie se demande quelle tournure prendra son bras de fer avec la Conseillère juridique de son gouvernement qui ne se décide pas à le mettre hors d’état de nuire pour préserver la santé mentale d’un peuple malmené par trois ans de manigances judiciaires, guerrières et politiques, il poursuit ses tentatives de démantèlement des institutions de sa dérisoire république prise en otage par la pègre au pouvoir. Il avait son plan secret pour museler la malheureuse, la dissuader, la neutraliser. La poursuite de la guerre à Gaza et le maintien en captivité des otages pour mieux réduire au silence les manifestants contre ses coups tordus, les accords avec les intégristes pour mieux désespérer les libéraux et les envoyer passer autant d’années sabbatiques qu’ils le souhaitent à Harvard, Columbia et MIT, le chantage à la guerre civile de tous contre tous voire de Gog contre Magog. Il a même poussé la perversité – c’est un pervers politique qui met la perversion au cœur de son art de gouverner – jusqu'à s’immiscer, avec le bagou d’un représentant de commerce émérite, dans les campagnes électorales américaines et bullshitiser les présidents successifs. Il ne se calmera, tout semble l’indiquer, qu'en prenant sa retraite à l’ombre des cocotiers sur une île privée dans le Pacifique, d’une cellule de prison, que ce soit en Norvège ou en Philistie, ou plus probablement en enterrant les mauvais chroniqueurs de ses frasques politico-maritales.