The Euro-Mediterranean Institute for Inter-Civilization Dialog (EMID) proposes to promote cultural and religious dialogue between Mediterranean civilisations ; to establish a network of specialists in inter-Mediterranean dialogue ; to encourage Euro-Mediterranean creativity ; to encourage exchange between Mediterranean societies ; to work to achieve Mediterranean conviviality ; to advise charitable organisations working around the Mediterranean and provide the support necessary to achieve their original projects.
Chronique tangéroise : Une cité latente

Assilah, à une quarantaine de km au sud de Tanger, ne serait que la dépendance atlantique de Tanger. Sa médina serait l’une des plus propre du Maroc. Les voitures sont interdites d’accès, les artistes bienvenus. Sa restauration est l’œuvre d’un réel patriote, ancien ministre de la Culture et des Affaires étrangères. On sent qu’elle s’est doublée de la réhabilitation de ses gens, ils l’habiteraient comme un écrin sur l’Atlantique. Sans chercher à la quitter, sans céder aux mirobolantes promesses néo coloniales d’acquéreurs en quête de sérénité. Sa restauration tranche tant avec celle d’Essaouira dont l’expansion touristique et urbaine a vidé la casbah et la médina de leurs habitants originels, pour ne point parler du mellah en ruine. Devant l’entrée principale à la médina un jardin porte le nom de Tchicaya U tam’si. Personne ne savait qui il était, je me suis rabattu sur le web. Il est considéré comme l’un des plus grands poètes congolais. Assilah a créé un Prix Tchicaya U Tam’si pour la poésie africaine. Ce n’est donc plus l’Europe, ce serait déjà l’Afrique. Un poème de lui est gravé en trois langues sur une stèle :
N’ouvrez pas la porte
Vous ne l’entendrez pas grincer
Non
Vous ne saurez rien de ma mémoire
Ni de mes vies latentes
Venez ce soir
Ma tête est parfumée
Ma sueur c’est de la bonne résine
Venez ce soir allumer vos lampes
La nuit viendra
Mon âme est prête toute
Ailleurs, on aurait donné à la stèle le nom d’un donateur…