SUR LES TRACES DE DIEU CHEZ KANT : UN GARANT MORAL

29 Jun 2019 SUR LES TRACES DE DIEU CHEZ KANT : UN GARANT MORAL
Posted by Author Ami Bouganim

Dieu est postulé par la raison pour garantir le bonheur résidant dans l'accord entre la moralité et la réalité (la nature), voire la pénétration de la réalité par l'action morale : « Le souverain bien n'est donc possible dans le monde qu'en tant qu'on admet une cause suprême de la nature qui a une causalité conforme à l'intention morale » (E. Kant, Critique de la Raison pratique, PUF, 1983, p. 134). Cette cause suprême permettrait d'harmoniser la causalité (naturelle) de la raison pure et la volonté (morale) de la raison pratique. Elle rend possible un royaume où l'homme reçoit un salaire pour sa sainteté ; où l'acte moral est récompensé par le bonheur, l'acte immoral sanctionné. Ce royaume, destiné à réparer le scandale de la théodicée (l’existence du mal en général, la souffrance du Juste en particulier), est à venir. Le souci de Kant d'assurer un lien entre la morale et le bonheur répond à l’espoir universel d’un monde meilleur qui anime toute religion.

Cette postulation de Dieu n’est donc pas tant religieuse, encore moins ontologique, que morale – à moins de voir dans la notion kantienne de Dieu une illustration, voire l'illustration par excellence, de ce « concept théoriquement nul » qu'il évoque (Voir Ibid. p. 57).